Les complications d’une hépatite peuvent être s’avérer très graves.
Il existe deux grandes catégories d’hépatites : l’hépatite virale ou l’hépatite non virale. L’hépatite est une inflammation du foie qui provoque une destruction des cellules fonctionnelles du foie (appelées les hépatocytes).
Il existe 5 types d'hépatites virales (c'est-à-dire provoquées par un virus) : l'hépatite A, B, C, D (ou Delta) et E.
Il est possible que les hépatites B, C, D (et E dans certains cas particuliers) évoluent vers la chronicité. L’hépatite D ne peut apparaître que chez les patients atteints d’une hépatite B chronique.
L’hépatite virale A
C’est une affection virale parmi les plus fréquentes. Plus de 10 millions de cas recensés dans le monde dont 30 000 nouveaux cas par an, en France. L’hépatite A n’est jamais responsable de formes chroniques mais elle peut se compliquer de forme d’hépatite fulminante avec ictère (jaunisse) sévère. Il n’existe pas de traitement curatif spécifique. L’hospitalisation est en moyenne de 10 jours.
Même si l’incidence diminue avec les années, l’hépatite A reste une menace dont la gravité augmente avec l’âge. S’il n’existe pas de traitement curatif de l’hépatite A, en revanche, la vaccination permet une protection quasi absolue grâce à un vaccin bien toléré et sans effet secondaire. Cette vaccination contre l’hépatite A est particulièrement recommandée au personnel soignant, aux personnes travaillant dans la restauration collective, et toutes professions exposées aux matières fécales, au sang, ainsi qu’aux voyageurs en zone d’endémie, telles que l’Afrique, l’Asie, le Moyen-Orient, l’Amérique Centrale, l’Amérique Latine, l’Europe Centrale, l’Océanie.
L’hépatite virale B
Cette infection virale touche 350 millions d’individus dans le monde. Le risque majeur en est l’hépatite fulminante et l’hépatite chronique qui peut elle-même évoluer vers la cirrhose, dont 5% évoluent en hépato carcinome, cancer du foie. Le traitement par l’interféron au stade initial peut donner des résultats encourageants.
La vaccination contre l’hépatite B est le premier moyen de lutter contre l’hépatite B. Elle est obligatoire pour tout le personnel de santé et elle doit etre proposée à tous les sujets à risque comme précédemment aux personnes travaillant dans la restauration collective, les nouveau-nés de mères porteuses de l’antigène HBs, les sujets ayant été transfusés, les policiers, les égoutiers, les gardiens de prison, les toxicomanes, les éboueurs, etc. De même les sujets à partenaires multiples, et toutes professions exposées aux matières fécales, au sang, ainsi qu’aux voyageurs en zone d’endémie, telles que l’Afrique, l’Asie, le Moyen-Orient, l’Amérique Centrale, l’Amérique Latine, l’Europe Centrale, l’Océanie.
L’hépatite C
Est un problème de santé publique majeur de par sa fréquence et par sa gravité, pouvant évoluer vers l’hépatite chronique (80%), la cirrhose et le cancer du foie (hépato carcinome). Elle toucherait 1% des français. L’hépatite C post transfusionnelle tend à disparaître grâce aux mesures d’hygiène hospitalière, des procédures très strictes encadrant les transfusions de transfusion. Piercing, tatouages, soins dentaires, acupuncture répandent des portes d’entrée potentielles pour ce virus. C’est la cause la plus fréquente de transplantation hépatique.
Il n’existe pas de vaccin contre l’hépatite C, mais des traitements curatifs sont proposés depuis peu qui sont révolutionnaires et qui permettent presque toujours la guérison, comme, selon le type d’hépatite C (génotype), l’Harvenie, le Vespatier, la Daclatazvir et la Sophesbuvir. Les nouveaux traitements « antiviraux directs » sont très efficaces pour l’éradication et guérison de l’hépatite C.
Les hépatites non virales
L’inflammation est souvent due à une consommation excessive d’alcool, une intoxication par un médicament (le paracétamol, par exemple), un produit chimique, ou tout simplement une infection par des bactéries ou des parasites.
Généralement une hépatite virale est aiguë (c’est-à-dire qu’elle dure peu de temps) et guérit souvent spontanément.
Les hépatites alcooliques représentent la plus forte mortalité par cirrhose : 2 hommes sur 3 et 1 femme sur 3 consomment de l’alcool tous les jours, ce qui représente 15% de la population et la mortalité imputable à ces cirrhoses alcooliques est 100 000 cas par an.
Les hépatites stéatosiques non alcooliques, ou NASH, sont des hépatites chroniques histologiquement identiques aux cirrhoses alcooliques mais touchent des patients ne buvant pas d’alcool. Cliniquement, ces hépatites stéatosiques non alcooliques (NASH) sont révélées par des anomalies des tests hépatiques comme une élévation de la gamma-GT, ou d’une hyperferritinémie (60%) chez un patient en surcharge pondérale, ou bien d’une dyslipémie. Une fois la cirrhose constituée l’évolution des patients est celles des complications habituelles avec une mortalité élevée et trop souvent hors de portée d’une transplantation tant le patient est en état général trop altéré.
La plupart de ces cirrhoses non alcooliques (NASH) connaît une évolution lente et asymptomatique, ce qui contraste avec les lésions évolutives des tissus. Elle représente la deuxième cause de mortalité chez les patients atteints de cirrhose, après les cancers.
Les conditions associées sont l’obésité, le diabète, les dyslipémies, et l’amaigrissement massif.
En cas de cirrhose compliquée, la transplantation du foie est le seul recours thérapeutique.
L’hépatite toxique, liée à la consommation de produits toxiques ou de certains médicaments, régresse généralement à l’arrêt du produit.
Les complications d’une hépatite aiguë
La complication la plus importante d’une hépatite aiguë est l’évolution vers l’hépatite chronique. Si la maladie persiste plus de six mois on peut la déclarer comme ayant évolué vers la chronicité. Cela concerne 10 % des hépatites B et de 70 % des hépatites C chez l’adulte. L’apparition des complications de l’hépatite est favorisée par l’évolution vers une forme chronique. Parfois, l’hépatite aiguë évolue vers une forme fulminante qui peut conduire à la transplantation hépatique en urgence.
Les complications d’une hépatite chronique
La destruction des cellules du foie provoquée par l’hépatite entraînent un phénomène de régénération des cellules et une cicatrisation, comme lors d’une blessure. Tout comme pour une blessure cutanée le tissu qui forme la cicatrice a des caractéristiques différentes de celles du reste de la peau, au niveau du foie, il en est de même et l’on parle alors de fibrose. Dans ce cas, le tissu devient plus dur, et il perturbe le fonctionnement normal du foie. La cirrhose est la généralisation de ce phénomène à l’ensemble du foie.
Plus d’un quart des hépatites chroniques conduisent à la cirrhose.
La cirrhose ne concerne pas seulement l’alcool, mais toutes les causes de maladies chroniques du foie.
La cirrhose peut évoluer vers un cancer du foie.
Lors d’une cirrhose le foie ne peut plus fonctionner ce qui entraîne sa destruction progressive. Chez l’adulte jeune on peut envisager de remplacer le foie endommagé par une greffe de foie, et cela quelle que soit la cause de l’hépatite.