En dehors d’une période d’épidémie (la grippe par exemple), la cause la plus fréquente de consultation chez le médecin est la douleur abdominale chronique, le « mal au ventre » (les douleurs abdominales aiguës conduisent en générale très justement le patient à se présenter aux urgences d’établissements de soins).

La morbidité des affections digestives a été estimée sur l’ensemble de la population française. Dans la population générale 19,9% des personnes sont atteintes de maladies digestives chroniques. Cela correspond à plus de deux millions de patients par an ! Les maladies de l’appareil digestif et du foie représentent la première cause d’hospitalisation, mises à part les urgences.

En dehors du dépistage et de la prévention de certaine maladies, les autres causes de consultation chez le gastroentérologue peuvent être les dyspepsies, les troubles du transit intestinal, parmi lesquels surtout la constipation, la diarrhée, le reflux gastro-oesophagien, les rectorragies (sang dans les selles), glaires dans les selles, mauvaise haleine (alithose), etc.

Ces symptômes peuvent conduire après un interrogatoire bien conduit, un examen clinique minutieux et éventuellement des explorations complémentaires à différentes pathologies :

– les troubles fonctionnels digestifs, tels que les dyspepsie (5,9 %), le syndrome de l'intestin irritable (14,6 %) et la constipation chronique (5,4 %), représentent à eux seuls 25,9 % des patients;

– les maladies relevant de la  proctologie représentent 18,3 %des patients ;

– les pathologies non tumorales de l’œsophage, de l’estomac, et du duodénum se répartissent essentiellement en ulcère gastroduodénal, reflux gastro-œsophagien et représentent 17,1 % des consultations ;

– les pathologies tumorales représentent 12% des patients, qui se repartissent en tumeurs bénignes (7%) et tumeurs malignes (6%) ;

– la pathologie colique non tumorale, incluant les maladies inflammatoires chroniques de l’ intestin (MICI), représentent 10,7 % des cas ;

– les pathologies hépatiques non tumorales sont bien moins fréquentes ;

– la pathologie des voies biliaires et du pancréas (2,9 %) recouvre surtout la pathologie lithiasique (1,9 %), suivie des pancréatites chroniques (0,4 %) et des autres causes (0,6 %) ;

– les pathologies iatrogènes (maladies provoquées par la prise de médicaments)  peuvent concerner le foie ou le tube digestif.

 

Les troubles fonctionnels digestifs et la proctologie représentent presque la moitié des consultations en cabinet.


Le nombre annuel de nouveaux cas de cancers digestifs et de cancers du foie est estimé à 60 000 (25% des cancers) et le nombre de décès à 50 000 (30% des décès par cancer) avec une forte prédominance masculine (sauf pour le cancer de la vésicule biliaire). La survie à 5 ans est de 52% pour le cancer du colon, 48% pour le cancer du rectum, 7% pour le cancer de l’œsophage, 12% pour les cancers de l’estomac, 5% pour le cancer du foie, et de 8% pour le cancer du pancréas.